21 octobre, 2020

CHANGEMENT CLIMATIQUE ET ELEVAGE AVICOLE EN AFRIQUE DE L'OUEST

Stratégies d’adaptation aux effets négatifs du climat sur la production

Les stratégies d'intervention pour faire face aux conditions de stress thermique ont été au centre de nombreuses études, qui appliquent différentes approches, y compris la gestion de l’environnement (ventilation, aspersion, ombrage, etc.), la manipulation de la nutrition des animaux (formulation du régime alimentaire en fonction de la condition métabolique des volailles), ainsi que l’inclusion d'additifs alimentaires à la ration alimentaire (antioxydants, vitamines, minéraux, probiotiques, prébiotiques, huiles essentielles). La plupart de ces interventions présente des résultats variables ou incohérents. Plus récemment, deux approches novatrices ont été explorées, y compris le conditionnement en début de vie (acclimatation à la chaleur périnatale) et la sélection génétique des races/souches ayant une capacité accrue de faire face aux conditions de stress thermique (tolérance accrue à la chaleur). Toutefois, ces opportunités potentielles, bien que prometteuses (en particulier pour la production de volailles dans les régions à climat chaud) nécessitent encore des travaux de recherche plus spécifiques.

Cependant, il existe une série d’alternatives à la portée des éleveurs présentant des résultats concluants sur les performances des volailles.

1.    Adoption de bonnes pratiques de production

Respect strict de la densité d’élevage

De nos jours, le non-respect de la densité est souvent observé dans de nombreuses exploitations pour des prétextes de maximisation de production sur une petite superficie ou de raisons d’insuffisance d’espace. La densité est le nombre de sujets au mètre carré dans l’enceinte du poulailler et est fonction de l’âge et du stage physiologique des animaux. Lorsque la densité normale (nombre de sujets au mètre carré) n’est pas respectée, cela peut conduire à des phénomènes de développement fréquent de chaleur à l’intérieur du bâtiment. L’élevage est également exposé aux problèmes de suffocation des sujets causé par manque d’oxygène si le bâtiment n’est pas bien aéré. Cet inconfort thermique et l’insuffisance d’aération peuvent contribuer à la réduction des performances des animaux et à la baisse de productivité de l’exploitation.

Contrôle de l’alimentation

Fréquence de distribution de la ration journalière

En période de fortes températures environnementales, il est conseillé de servir l’aliment aux volailles pendant les moments les moins chauds de la journée. La ration totale est donc subdivisée en plusieurs lots qui sont distribués aux animaux aux heures moins chaudes de la journée. En fonction de la localisation du site d’élevage, ces heures moins chaudes de la journée doivent être au préalable identifiées par l’éleveur afin de garantir un résultat efficace.

Efficience alimentaire et bien-être des animaux

Elle consiste à la qualité nutritionnelle et à l’utilisation rationnelle (quantité adéquate) de l’aliment. De plus, l’adoption des technologies/pratiques assurant le bien-être des volailles le long de la chaîne de production est essentielle. Il s’agit dans ce cas d’opter pour des technologies afin de concilier la production et le bien-être des volailles. La plupart des volailles de nos jours sont élevées dans des conditions non confortables qui ne leur permettent donc pas de donner le meilleur d’elles-mêmes dans des conditions de bien-être acceptable.

2.    Contrôle des facteurs environnementaux

Il est bien admis qu’aujourd’hui le hasard n’existe pas en production avicole et que la réussite d’un élevage dépend beaucoup des capacités de l’éleveur à maintenir à son meilleur niveau le confort physiologique des volailles via la maîtrise des conditions ambiantes en l’occurrence la température ambiante, la ventilation, l’hygrométrie, les gaz toxiques, la qualité de la litière, la charge microbienne et les poussières. Ces derniers sont autant de facteurs environnementaux qui appréhendent l’environnement bioclimatique des volailles, contribuent à leur inconfort physiologique, et par conséquent agissent négativement sur l’économie de l’exploitation lorsqu’ils ne sont pas convenablement contrôlés.

La température

La volaille appartient au groupe des animaux homéothermes, capables de maintenir une température interne constante (41°C pour les adultes et 38°C pour les poussins). Toutefois, durant la phase d’emplumement (1 à 21 jours d’âge), la volaille est sensible aux stress thermiques froids. Mais après cette étape, qui ne sera complet qu’à partir de la 5ème semaine d’âge, l’animal présente une excellente isolation et est plutôt sensible aux excès de chaleur. Donc tout inconfort thermique peut avoir des répercussions sur son équilibre physiologique, son état de santé et ses performances zootechniques. En revanche, au fur et à mesure que la température ambiante augmente sans pour autant dépasser les capacités d’adaptation de l’animal (T<30°C), celui-ci se trouve soumis à un stress thermique modéré entraînant des réactions d’ordre comportementales et physiologiques. Lorsque la température augmente brutalement dépassant ainsi les capacités d’adaptation de l’animal (T>30°C), on assiste alors à de vrais coups de chaleur (stress thermique aigu) qui se manifestent par des phénomènes de prostration causant ainsi d’importantes mortalités. Le prochain article traitera des stratégies de gestion des périodes de fortes températures en élevage avicole.

L’humidité

L’humidité relative de l’air, qui traduit la capacité de l’air à se charger plus ou moins en vapeur d’eau, est également un facteur important qui influence essentiellement le développement des agents pathogènes et l’état de la litière. En revanche, l’humidité n’a pas d’effet direct sur le comportement de la volaille, mais peut causer indirectement des troubles. Ainsi une atmosphère sèche conduit à l’obtention d’une litière poussiéreuse, irritant les voies respiratoires et disséminant les infections microbiennes. A l’inverse, une atmosphère suturée rend la volaille plus fragile surtout si la température est basse. Il se forme des croûtes sur le sol et les risques de microbisme et de parasitisme augmentent. L’humidité relative optimale pour l’élevage de la volaille, et du poulet par exemple se situe entre 40 à 75%. Au-delà, les risques pathologiques peuvent apparaître (maladies respiratoires, coccidiose).

Les Gaz toxiques, les odeurs et la ventilation

Les gaz toxiques et les odeurs (ammoniac, méthane, anhydre sulfureux) proviennent des déjections et des fermentations de la litière. Parmi ceux-ci l’ammoniac (NH3) qui provient de la décomposition de l’acide urique est le plus important. Il est souvent dit que les teneurs d’ambiance ne doivent pas dépasser 20 ppm pour les jeunes volailles (seuil de détection par l’homme) et 40 ppm pour les adultes, mais il est en fait préférable d’essayer d’en limiter le taux à 15 ppm. Au-delà des seuils indiqués, l’ammoniac provoque des troubles oculaires, prédispose largement la volaille aux maladies respiratoires, irrite les muqueuses oculaires et induit des baisses de performances chez les oiseaux. Une ventilation efficace et régulée est sans conteste l’un des facteurs les plus importants pour réussir en élevage avicole. L’objectif de la ventilation est bien sûr de renouveler l’air dans le bâtiment d’élevage afin de :

  • o  assurer une bonne oxygénation des sujets en fournissant de l’air frais ;
  • o  évacuer l’air vicié chargé de gaz nocifs produits par les volailles (en particulier le dioxyde carbone et l’ammoniac), la litière et les appareils de chauffages ;
  • o  éliminer les poussières et les microbes en suspension dans l’air ;
  • o  régler le niveau des apports et des pertes de chaleur dans le bâtiment ;
  • o  gérer l’ambiance du bâtiment, en luttant contre les excès de chaleur et d’humidité, par un balayage homogène et parfaitement contrôlé de la zone de vie des volailles.

La vitesse de l’air souhaitable au niveau du sol dépend de la température ambiante. Entre 16°C et 24°C, elle ne doit pas dépasser 0,15 m/s. Il est très important particulièrement durant les deux premières semaines de vie du poussin d’éviter les grands courants d’air ; car une vitesse d’air trop élevée peut ralentir la croissance. En effet, toute ventilation d’un bâtiment d’élevage de volaille doit obéir à trois règles fondamentales que sont (i) un débit de renouvellement d’air précis, (ii) une bonne diffusion de l’air neuf et (iii) le respect des consignes (de température, d’humidité…) grâce à une bonne régulation.

L’utilisation des haies-vives (plantation des arbres aux alentours de l’exploitation) constitue également une solution pour une parfaite aération du site. La ventilation permet de sécher la litière chaque fois qu’elle devient humide ; permettant ainsi d’éviter les odeurs produites par les gaz toxiques issus de la décomposition des fientes des oiseaux lorsqu’elles sont en contact avec la litière humide. La provision des ouvertures mobiles (faciles à fermer et à ouvrir à tout moment) au poulailler permet aussi d’atteindre cet objectif. Certaines expériences réalisées sur l’utilisation des ventilateurs et même parfois des climatiseurs ont révélé des résultats significatifs sur le contrôle et la gestion des odeurs produits par les gaz toxiques au sein des exploitations avicoles. Toutefois, l’utilisation des climatiseurs n’est possible que dans un élevage à grande échelle du fait des coûts d’installation et de maintien élevés. Les mesures de gestion des déchets (fientes et litières) décrites dans la partie « Adoption de bonnes pratiques de gestion des déchets » permettent aussi de contrôler la production de gaz toxiques et de limiter les odeurs.

3.    La qualité de la litière

Il est recommandé que la litière reste et demeure saine, sèche, propre, absorbante, souple et constituée d’un matériau volumineux et non poussiéreux (exemple paille hachée et copeaux de bois). En effet, la qualité de la litière est le témoin des conditions d’élevage et de santé des volailles. La dégradation de la qualité de la litière peut être engendrée par les facteurs tels que : sol humide ou froid ; litière insuffisante, non absorbante et trop tassée ; forte densité par rapport à l’âge des poulets ; mauvaise qualité de l’eau ; microbisme ; matériel d’abreuvement non réglé ou mal répartie ; ventilation insuffisante ou mauvais circuit d’air ; ambiance froide ; gaspillage alimentaire, etc.

Les conséquences d’une mauvaise litière sont multiples et diverses. Elles commencent par le développement des fermentations, production et dégagement des gaz toxiques (NH3 surtout). Une litière dégradée est favorable à la pénétration et au développement des agents infectieux. Ces derniers sont responsables de plusieurs pathologies chez les oiseaux comme les irritations oculaires et pulmonaires puis les difficultés respiratoires. Les oiseaux ont du mal à bien marcher et réduisent leur consommation alimentaire. Il s’ensuit une diminution de croissance et de performance, par conséquent une baisse de rentabilité et donc du profit de l’éleveur.

Il est donc d’une importance capitale que l’aviculteur prenne soin et veille à la bonne qualité de la litière, et pour ce faire, il faut :

  • utiliser une litière bien épaisse (15 cm maximum) et absorbante (capable d’absorber une quantité considérable de l’eau sans se mouiller)
  • éviter ou réduire les gaspillages alimentaires
  • éviter que l’eau de boisson des oiseaux se verse sur la litière en utilisant des abreuvoirs appropriés au stage physiologique des sujets et bien les répartir dans le poulailler
  • en cas d’humidification de la litière, la renouveler automatiquement
  • éviter les litières trop poussiéreuses et vérifier régulièrement (chaque 2 jours) son état
  • favoriser une bonne ventilation au sein du poulailler et dans toute l’exploitation en général.

4. Adoption du système d’association de l’aviculture à d’autres activités agricoles

Les études antérieures menées par les grandes organisations internationales (FAO, GIEC, etc.) ont révélé qu’une tonne d’humus supplémentaires issus des déjections animales (fientes, crottes et bourses) soulage l’atmosphère de 1,8 tonnes de dioxyde de Carbone (CO2). Cela explique la nécessité d’intégrer l’élevage dans un système agricole (de production végétale par exemple) afin de réduire les impacts sur l’environnement (émissions de gaz à effet de serre) mais aussi et surtout rendre plus efficient et durable le système de production dans toute son entièreté.

5. Adoption de bonnes pratiques de gestion des déchets

Les déchets animaux sont constitués des déjections animales (fientes), des litières usées ainsi que leur mélange parfois, des cadavres de volailles mortes, des déchets médicaux (flacons de vaccins vides ou pas, sachets des médicaments, seringues et cotons utilisés au cours de traitements), des matériels et équipements usés, etc. Ces déchets, lorsqu’ils ne sont pas gérés convenablement, portent préjudices à l’environnement, y compris l’homme et les volailles elles-mêmes, à travers la pollution des eaux, la détérioration de la nature des sols et la pollution de l’air (production de gaz toxiques).

Déchets animaux et économie de l’exploitation

Les déchets, lorsqu’ils sont directement déversés dans l’environnement, polluent les eaux et l’air puis dégradent le sol. En particulier, les déchets médicaux (flacons de vaccins usés) ainsi que les cadavres de volailles mortes mal gérés constituent de potentielles sources de microbes sur l’exploitation. Les déchets tels que les eaux usées issues des diverses opérations (en particulier issues des opérations de vaccinations, des désinfections, etc.), versés dans les cours et plans d’eaux proches provoquent une prolifération continue des particules et microorganismes vivants dans les eaux. Ce qui modifie la structure et la qualité de l’eau (couleur, densité en particules lourdes, réduction du taux d’oxygène dissout et augmentation du taux de gaz toxiques dans l’eau, etc.) en la rendant inconfortable pour la survie des espèces aquatiques. Il en résulte une forte mortalité des espèces aquatiques, surtout les poissons. Les fientes et les litières usées disposées à l’air libre aux alentours immédiats des bâtiments d’élevage, polluent l’air en le chargeant en gaz toxiques qui en retour affectent le bien-être sanitaire des volailles, des travailleurs du site et aussi les populations environnantes. La pollution de l’air, en absence d’une bonne ventilation, peut engendrer la prolifération des germes pathogènes, sources d’énormes pertes d’animaux sur l’exploitation et donc de baisse de productivité.

Le management des déchets issus de l’exploitation implique des dépenses qualifiées d’extra-investissements susceptibles d’accroître les coûts de production au sein de l’élevage. Il est donc plus judicieux de prévenir les déchets que de les gérer. La prévention des déchets se fait à travers une bonne étude d’impact environnemental, souvent réalisée à l’avance, à la même période que celle de la faisabilité socio-économique de l’idée de création de l’exploitation. Cela permet d‘anticiper sur les éventuels problèmes environnementaux et socio-économiques de l’entreprise et de proposer à l’avance des alternatives de management des déchets bien avant même que l’entreprise ne prenne corps physiquement.

Techniques de management des déchets

Plusieurs méthodes et techniques existent et permettent de gérer les déchets et contrôler les odeurs dans l’exploitation. L’application de ces techniques et méthodes passent d’abord par plusieurs procédés, surtout au sein des élevages avicoles d’envergure industrielle :

a) Stockage du fumier

L’objectif de ce procédé est de concevoir des installations de stockage des fumiers ayant une capacité suffisante en attendant qu’un épandage puisse être réalisé. La capacité nécessaire dépend du climat et la durée des périodes pendant lesquelles l’épandage n’est pas possible.

Il consiste à stocker les fumiers et les fientes sèches des volailles dans un hangar ayant un sol imperméable et une ventilation suffisante. Pour un tas temporaire d’effluents au champ, le principe consiste à positionner le tas loin des récepteurs sensibles tels que le voisinage et les cours/plans d’eau (y compris les tuyaux de drainage) pour éviter les infiltrations et les pollutions diverses. La durée moyenne de stockage est d’environ 4 mois et peut être définie en fonction des particularités climatiques locales.

Les installations de stockage ou les simples tas de fumiers doivent respecter certaines distances d’implantation :

-    A au moins 100 mètres des habitations des tiers (à l’exception des logements occupés par le personnel de l’installation et des gîtes ruraux dont l’exploitant a la jouissance) ou des locaux habituellement habités par des tiers, des stades ou des terrains de camping agréés (à l’exception des terrains de camping à la ferme) ainsi que des zones destinées à l’habitation par des documents d’urbanisme opposables aux tiers.

-    A 35 à 50 mètres des puits et forages, des sources, des aqueducs en écoulement libre, de toute installation souterraine ou semi-enterrée utilisée pour le stockage des eaux, que les eaux soient destinées à l’alimentation animale, en eau potable ou à l’arrosage des cultures maraîchères, des rivages, des berges des cours d’eau.

-    A au moins 500 mètres des lieux de baignage et des plages et en amont des piscicultures.

Dans le cas d’un stockage en fumière, il est nécessaire que le sol de celle-ci soit imperméable et que le bâtiment soit correctement ventilé. Le tassement des tas est à éviter (valable aussi pour le stockage en tas dans le champ). En effet, cela provoque un anaérobie et ralentit l’activité microbienne ; des fermentations indésirables et les risques d’auto combustion augmentent. Car c’est également souvent le cas lorsque les hauteurs de stockage dépassent les 3 mètres. C’est généralement au cœur du tas que la combustion débute. L’absence d’air favorise les fermentations de type anaérobie et le dégagement des composés inflammables tels que le phosphure d’hydrogène (auto-inflammable) et le méthane.

Les coûts d’investissement pour cette technique sont essentiellement liés à la construction de la fumière de stockage et vont varier en fonction des matériaux utilisés.

Sur le plan environnemental, le stockage des fumiers dans des conditions correctes limite de composés gazeux, en particulier l’ammoniac. Aussi, permet-il de réduire les émissions de mauvaises odeurs.

b) Valorisation des déchets (fumiers et litières)

La seconde étape de la réutilisation des déchets consiste en leur recyclage et peut être facilement développée au sein d’un système intégré de production à travers :

  •   La production de biogaz : Les déchets comme les fientes de volailles, peuvent être valorisés pour la production de biogaz. Ce dernier est utilisé comme une source d’énergie pour la cuisine et aussi parfois pour l’éclairage du site (en fonction de la capacité des installations).
  •   La fertilisation des sols agricoles : Les fientes de volailles sont également utilisées comme fertilisants afin d’améliorer la fertilité des sols pour la production de cultures. Elles peuvent être utilisées directement (les litières) ou à travers le compostage. La technique consiste à connaître et raisonner la dose à épandre en fonction de la nature des déjections (fumiers ou fientes sèches) afin d’assurer une répartition homogène sur la parcelle et un enfouissement rapide. Le bon usage des fumiers passe par un épandage de qualité, c’est-à-dire une répartition sur la parcelle correspondant aux exigences de la culture en place ou à venir.
  •   Fertilisation des étangs piscicoles : Selon les études récentes dans le domaine de la pisciculture en particulier, les fientes de volaille peuvent être utilisées pour stimuler la production et développement d’aliments naturels dans l’eau pour les poissons. Ceci présente un impact positif sur les charges alimentaires en pisciculture (réduction de la quantité d’aliment commercial utilisée).

De nos jours, l’adoption d’un système intégré de production (confère Chapitre V) est sans doute un moyen sans conteste efficient de gestion des déchets avec un impact positif sur l’environnement, les performances des volailles et la rentabilité de l’exploitation. Plusieurs formes de systèmes intégrés incluant l’aviculture existent et ont été déjà expérimentées avec de résultats concluants dont le plus courant est l’association des activités avicoles et maraîchères.

c) Prévention des déchets et des mauvaises odeurs

Bonnes mesures d’hygiène : Une bonne hygiène permet de prévenir les odeurs. La section 2.3 présente la procédure de maintien d’une bonne hygiène au sein d’une exploitation.

Bonnes pratiques de gestion de l’eau et l’alimentation : L’utilisation des matériels (mangeoires et abreuvoirs) de bonne qualité et adaptés à l’âge des volailles est également un moyen de prévention des odeurs. Une bonne gestion de l’alimentation permet de prévenir les déchets en minimisant la quantité produite par l’exploitation. Cela requiert le contrôle de la quantité et de la qualité de l’aliment servi aux volailles et nécessite un bon calibrage des volailles du troupeau (confère sections 2.8 et 2.9). En effet lorsque les oiseaux sont calibrés et groupés, la distribution de l’aliment est plus facile et permet une minimisation des gaspillages d’aliments (quantité de refus d’aliments). Cela exige qu’il soit servi aux animaux, la quantité journalière d’aliments requise par leur organisme en fonction de leur âge et stage physiologique. Ceci permet d’éviter les gaspillages d’aliments, qui souillés avec l’eau de boisson, rendent la litière humide, favorable au développement de microbes et la production de gaz toxiques (sources des odeurs). De plus, l’aliment formulé doit contenir exactement la quantité de nutriments correspondant aux besoins des volailles. La surdose en un nutriment, surtout en protéine (source d’azote), l’animal digère et absorbe la quantité exacte dont son organisme a besoin pour ses fonctions d’entretien et/ou de production. Le reste est excrété dans les fèces comme déchets. Or l’azote contenu dans les fientes des animaux, en présence de l’eau (Hydrogène en particulier), engendre la formation des molécules d’ammoniac qui sont à l’origine des odeurs. La régulation de la nutrition des animaux, en dehors de son intérêt économique, permet également de contrôler la production de gaz toxiques à l’intérieur des bâtiments d’élevage.

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Fréjus Tanguy ZINSOU, Animal Scientist; (229) 66 96 34 29; frejusablo@gmail.com

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